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BALLONSONDE.COM

 

Lâché du ballon : Vendredi 25 Avril 2008

Après plusieurs semaines de mauvais temps ( pluie, froid, neige fondue ), une accalmie semblait enfin se profiler. Certes, il restait encore quelques cumulus menaçants mais le soleil arrivait quand même à percer la couverture nuageuse pour nous réchauffer de la douceur de ses rayons. La chance serait-elle de notre côté ? Après quelques frayeurs concernant l'état de l'enveloppe latex du ballon qui présentait des tâches foncées inquiétantes ( fragilité de la structure ? ) , le ballon a enfin décollé de Vesoul à 13 h 50 précisément.

Celui-ci avait une vitesse ascensionnelle anormalement lente ( 3m/s au lieu de 5m/s ) dûe probablement à une enveloppe en latex poreuse. Nos doutes sur la fragilité de la structure se confirment.

Grâce au GPS embarqué dans la nacelle et à la collaboration active des radioamateurs, nous avons pu suivre en temps réel le trajet suivi par la nacelle. La position, la vitesse et l'altitude de cette dernière étaient actualisées toutes les 30 secondes environ. Le déplacement était matérialisé par un point sur une carte terrestre de la base de données Google. Le ballon a éclaté à 15 h 50 pour une altitude de 22 000 mètres.

 

Les prévisions du point de chute données par les radioamateurs étaient malheureusement fiables : le ballon est bien tombé comme prévu dans les alpes suisses.

Ainsi que les cartes l'indiquent , on remarque que la nacelle a atterri au milieu de rien, loin des routes ou des chemins ! En pleine montage.

Le GPS, qui continuait de transmettre les informations, même lorsque la nacelle était posée au sol, nous a indiqué une position en degrés décimaux : 46.4571/7.38633. ou en degrés,mm,mmm (format UI-VIEW: 46.27.42N 007.23.19E). Concrètement, la nacelle a atterri au sud-ouest de la base militaire de St Stephan à 5 km de celle-ci, 8 km à l'est de Gstaad et 4,5 km à l'ouest de Lenk.

Les radioamateurs avaient placé une équipe mobile en point haut située à 1600 mètres d'altitude au Chasseron dont le rôle était d'assurer la réception des données émises par la nacelle et de faire la liaison avec les équipes mobiles dans la zone. Par la suite et dans la nuit, la position finale du ballon a pu être reçue par les équipes en progression difficile dans le secteur.

Une équipe de 5 marcheurs a tenté alors de rejoindre ce point situé à 2260 mètres d'altitude mais ont dû rebrousser chemin après 3 heures de marche dans la nuit , trouvant par endroit un mètre de neige. Une vitesse de marche moyenne de 1 km/h, un enfoncement de 20 cm dans la neige à chaque pas, mais des paysages magnifiques. Ils se sont rapprochés à une distance mesurée au GPS de 1.600 mètres ( à vol d'oiseau ). Si près du but ....

Il ne me restait plus qu'à trouver des raquettes et partir en expédition pour récupérer notre nacelle située à 250 km et 3 heures de route de Besançon .

Récupération de la nacelle : Jeudi 01 Mai 2008 ( 1ère tentative )

J'ai passé toute la journée de Mercredi à chercher des volontaires pour m'accompagner dans mon expédition de récupération de la nacelle.

Sans succès, j'ai décidé d'employer les grands moyens et j'ai annoncé à mes amis que si je partais tout seul et que l'opération se passait mal, ils auraient ma mort sur la conscience. Force est de constater que mes propos rassurants ont déclenché des vocations et j'ai enfin trouvé, en la personne de Rémy, un compère pour mener à bien mon expédition. Nous sommes partis de Besançon à 8 h 30 pour arriver à St Stephan à 11 h 30 après 250 km de route. Quelques nuages lors de la prise de vue mais la météo était dans l'ensemble très favorable.

Pas de doute, nous nous trouvons en suisse allemande, impossible de trouver une personne parlant français pour nous indiquer notre route.

Après une étude approfondie de la carte de randonnée fournie par Stéphane, nous décidons de ne pas prendre le chemin emprunté Vendredi soir par l'équipe sur place ( tracé en bleu ) et choisissons d'emprunter l'autre vallée, chemin indiqué en vert.

Le dénivelé pour atteindre la première crête à 1920 mètres ( point d'intersection des 4 traces rouges ) est moins important et la pente semble plus douce.

La voiture a été laissée à l'altitude de 1482 mètres ( indication P sur la carte), la neige faisant son apparition sur la route.

Je constate que ma voiture n'aime pas rouler sur la neige humide et tassée.

A défaut de chausser des chaînes à ses roues , ce sont les raquettes que nous chaussons à nos pieds.

Lorsque j'ai pris cette photo, j'ignorais encore que la nacelle se trouvait tout là-haut.

Et c'est mieux ainsi ... 800 mètres de dénivelé nous attendent.

Cela ne s'invente pas mais nous partons le jeudi 1er Mars, le jour de ... l'ascension !

La neige est lourde et commence à fondre, la progression est difficile, même avec des raquettes.

Nous nous enfonçons parfois de 20 à 30 centimètres.

Heureusement, la météo est avec nous, grand soleil dans l'ensemble et il fait chaud, très chaud avec l'effort.

Après 2 h 30 de montée, nous arrivons à l'altitude de 1920 mètres.

Le GPS nous indique que la nacelle se trouve à 1,2 km.

Cela semble si près ...

Cela fait maintenant 3h que nous avons commencé l'ascension. Nous découvrons la falaise au pied du mont Wistaithorn ( 2362 m ) et espérons que la nacelle ne s'y trouve pas ...

Le suspense reste insoutenable .

Nous croisons des randonneurs à raquettes.

Toute rencontre demeure suspecte ...

Je ne peux m'empêcher de les regarder attentivement, à la recherche d'un bout de la nacelle dépassant de leur sac à dos ...

La falaise est à nos pieds. Des traces de raquettes sont présentes. Le GPS nous indique que la nacelle se trouve à moins de 200 mètres.

Nous avons beau ratisser la zone, il faut bien se rendre à l'évidence : la nacelle ne s'y trouve pas ... elle a dû être emportée sur la falaise.

Justement, nous remarquons des traces de pas sur cette falaise ( voir flèche ).

Un inconscient a du l'apercevoir et est parti à sa recherche en prenant des risques inouïs.

Les traces de pas laissées dans la neige semblent dater de 2 jours.

Un zoom nous permet d'apprécier l'inconscience du randonneur fou.

 

Un nouveau grossissement de la photo fait apparaître d'étranges traces dans la neige.

Est-ce une glissade du randonneur ou de la neige entraînée par ses traces de pas ?

On peut se demander également pourquoi le randonneur fou n'est pas revenu sur ses pas ?

A-t-il trouvé une autre issue sur la falaise ou est-il enseveli avec notre nacelle sous 3 mètres de neige ?

Une autre photo des traces du randonneur fou. Sans raquettes, bâtons ou cordage.

Un faux pas et c'est la chute fatale .

Pourvu qu'une avalanche ne l'ait pas emporté ..... avec notre nacelle .

Et toujours la même question : pourquoi n'est-il pas revenu sur ses pas ?

Voici le temps d'une petite pause bien méritée.

Je vais pouvoir rivaliser avec les exploits du randonneur fou, la falaise n'est qu'à quelques mètres.

 

Il faut bien se faire une raison : la nacelle a été probablement récupérée par ce randonneur fou.

Pour en avoir le cœur net, il faudrait se rendre dans la vallée pour scruter la falaise aux jumelles et espérer que celle-ci s'y trouve encore, avec le randonneur fou congelé et emmêlé dans les cordages de la chaîne de vol.

Le meilleur point d'observation est situé à proximité des 2 chalets ( lieu-dit Hinterberg ) à 1960 mètres d'altitude. Cette fois-ci, il faudra emprunter le chemin pris initialement par l'équipe de radioamateurs ( tracé bleu )

Comme on peut le voir sur la photo, il n'y a plus de neige en ce tout début du mois de Mai.

 

Pas de traces de pas à proximité des 2 chalets.

Ce n'est déjà pas ici que le randonneur fou habite.

Nous repartons le sac à dos léger et le cœur lourd pour 1h30 de descente.

Une grande question demeure : qui est le randonneur fou ? Comment a-t-il eu connaissance de la position de la nacelle ?

 

 

Juste pour le plaisir, la dernière photo de l'intérieur de notre nacelle ...

 

Nous arrivions à 2160 grammes ( le maximum autorisé étant de 2500 ). Il nous restait donc de la marge et de la place ( en bas, à gauche ) pour intégrer le récepteur GPS et ses piles.

 

 

Rebondissement

Au risque d'en décevoir plus d'un, le randonneur fou ne serait que le fruit de mon imagination perturbée par le manque d'oxygène lié à l'altitude atteinte lors de ma tentative de récupération de la nacelle.

En effet, suite à l'avis de recherche lancé par Francis ROCH sur le site radiocom.org, des radioamateurs perspicaces m'ont fait remarquer que les traces, outre l'absence de raquettes et de bâtons, étaient en file indienne et présentaient les caractéristiques de la démarche d'un mannequin arborant une estrade lors d'un défilé de mode.

Même si nous nous trouvons qu'à quelques kilomètres de la station huppée de Gstaad, il faut admettre que j'ai plus de chances d'obtenir, à la prochaine rentrée scolaire, le poste de ministre de l'éducation nationale que de croiser Claudia Schiffer défilant en talons aiguilles sur une corniche enneigée à 2260 mètres d'altitude.

Ces empreintes, qui ne présentent pas de traînée entre 2 traces consécutives, trahiraient tout simplement le passage d'un .... bouquetin !!

Effectivement, une recherche sur Internet m'a permis de valider l'hypothèse de la présence de cette bestiole au demeurant plus abordable que le top model cité précédemment.

De plus, j'ai découvert avec stupéfaction des informations sidérantes sur l'âge des bouquetins. Imaginiez-vous un seul instant qu'il suffisait de compter les anneaux d'âges, très marqués chez la plupart des individus (et non les nodosités comme on le croit souvent), ce qui rend possible leur décompte par un observateur situé à faible distance et muni d'une longue-vue à fort grossissement .... ( je n'en sais pas plus, je me suis endormi sur mon clavier à ce stade de ma lecture ).

Et moi qui avais imaginé mon randonneur fou vêtu d'une veste de berger et d'une barbe rebelle endurcie par les conditions pénibles d'une vie montagnarde. Me voici balayant d'un revers de la main l'image idyllique de ce personnage de légende pour envisager cruellement la possibilité du passage d'un bouquetin audacieux attiré par l'odeur de notre nacelle. Tiens, je viens subitement de comprendre où est passé le reste de la tome de brebis sur laquelle je n'arrivais à remettre la main : probablement coincée entre le capteur de température et le caméscope.

Quel contraste entre ce bouquetin et le personnage légendaire du randonneur fou. Quoique, en cherchant bien, il est toujours possible de trouver des similitudes au niveau des sensations olfactives dégagées par ces 2 êtres sauvages et solitaires.

J'ai donc été abusé par cette satanée bestiole. Notre nacelle se trouverait donc toujours là-haut, seule, isolée et abandonnée de tous. Un drame scientifique se profile. Il est temps d'agir, bigre !

C'est pourquoi, après mûre réflexion, j'ai décidé de retourner à nouveau gravir les pentes sauvages et hostiles du mont Wistaithorn. Et muni cette fois-ci d'une carabine afin d'offrir quelques plombs à la bestiole facétieuse hantant ces massifs enneigés.

Expédition prévue lundi 12 Mai 2008 . Souhaitez-moi bonne chance et bonne chasse .. à la nacelle bien sûr ! ( Le bouquetin est-il comestible ? )

 

 

Récupération de la nacelle : Lundi 12 Mai 2008 ( 2ème tentative )

Et c'est reparti pour un tour. Ni les bouquetins, ni la météo, ni les dénivelés ne viendront à bout de mon obstination ! Après avoir perdu tous mes amis dans les glaciers, crevasses ou éboulement des montagnes suisses, je me suis résigné, en dernier recours, à aller piocher dans le vivier des radioamateurs ... et cette fois-ci, c'est Stéphane Grandgirard qui me servira de consommable pour m'aider dans la quête désespérée de la nacelle.

La recherche du graal s'apparente à un jeu de piste de Mickey Magazine comparée aux rebondissements et difficultés engendrées par la recherche de notre nacelle.

Me voilà devant le domicile de Stéphane à 6 heures du matin. Sa femme et ses enfants essaient désespérément de le retenir mais la science doit avancer et la recherche de la nacelle nécessite bien quelques sacrifices.

Nous décidons de reprendre le chemin initialement emprunté par l'équipe de radioamateurs ( tracé bleu sur la carte ). La neige a bien fondu depuis le 23 Avril et nous pouvons laisser la voiture beaucoup plus haut, à 1604 mètres d'altitude. Comme le montre la photo, un trépied est indispensable pour supporter les jumelles de 350 kg que Stéphane avait amenées. Malgré un grossissement reléguant le télescope Hubble à une lunette en plastique pour enfant fabriquée en Chine, il est impossible de discerner notre nacelle sur la falaise. Stéphane m'annonce cependant que notre expédition sera placée sous le signe de la chance, il vient de visualiser, grâce à ses jumelles massives, un trèfle à 4 feuilles accroché à la falaise située quand même à 2,4 km de distance.

Après une longue discussion, j'ai réussi à persuader Stéphane de renoncer à ses jumelles , nous avions en effet oublié d'engager des sherpas pour assurer leur transport.

Nous pouvons donc nous lancer dans l'ascension du dénivelé de 300 mètres nous séparant de la première crête. Un téléphérique ne nous aurait été d'aucune utilité pour accéder au sommet, c'est un ascenseur qui se révélerait plus adapté à cette pente quasiment verticale.

Partir en randonnée avec un radioamateur présente des bons et des mauvais côtés. L'avantage est que l'on peut se permettre d'oublier son téléphone portable, vu que Stéphane avait amené une quantité incroyable d'émetteurs, de récepteurs, d'accumulateurs, et d'antennes.

L'inconvénient est que j'ai dû porter son casse-croûte et sa bouteille d'eau, vu que son sac à dos était rempli à craquer du matériel de radiocommunication cité précédemment.

La photo semble distiller une sensation de plénitude alors que la tension était en fait extrême, Stéphane voulait découper mon bâton métallique de randonnée ( à gauche sur la photo ) pour le transformer, selon ses propos, en une antenne Yagi 4 éléments à polarisation verticale.

Heureusement, la vue enneigée du mont Wistaithorn mit fin à notre petit différend. Il faut dire que j'avais menacé de jeter du haut de la falaise le casse croûte de Stéphane s'il continuait à s'intéresser un peu trop à mon bâton.

Arhhh, encore des traces de bouquetin ! Franchement, elles ne ressemblent pas à celles que j'ai vu lors de ma première expédition. Les bouquetins portent t-ils des chaussures fourrées par jour de grand froid ? La question mérite d'être posée.

La position GPS ne laisse planer aucun doute : la nacelle devrait se trouver sous nos pieds. Elle a peut-être été emportée par une avalanche ou bien se trouve accrochée à la falaise ?
J'ai tenté une négociation avec Stéphane : je lui offrais mon bâton de ski contre sa tentative de descente de la falaise à la recherche de la nacelle . En vain, les radioamateurs sont donc incorruptibles et finalement assez raisonnables.
A défaut de revenir avec la nacelle, j'ai ramené une belle photo d'un plissement .

Je reviens sur mon commentaire précédent : les radioamateurs ne sont pas si raisonnables en définitive : Stéphane me propose d'emprunter un autre chemin et de passer sous la falaise pour tenter de localiser la nacelle au cas où celle-ci aurait été emportée par une avalanche. Dans ce qui pourrait ressembler à un élan de fraternité, je me propose de porter son sac à dos . En fait, je dois avouer que c'est simplement pour être localisé plus facilement en cas d'avalanche , son sac à dos étant rempli, je vous le rappelle, d'un nombre incalculable d'émetteurs-récepteurs en tout genre

( Est-il nécessaire de rappeler que tous mes propos ne doivent pas être pris au 1er degré ? )

Fausse alerte : ce qui ressemble à une nacelle n'est en fait qu'un bloc massif de pierre dont la masse est estimée à quelques tonnes. Cela ne me poserait aucun problème de le ramener à dos d'homme mais j'y renonce avec tristesse, les jumelles de Stéphane entraînent déjà une surcharge de mon véhicule.
Toujours dans un élan de générosité, j'ai proposé à Stéphane de passer en premier dans le couloir d'avalanche pour tester la dangerosité du parcours. En fait, j'avais appris qu'il fallait toujours passer le premier, le tapis neigeux étant fragilisé par mon passage ( et par le surpoids imposé par le sac à dos de Stéphane ), c'est le randonneur me succédant qui prend alors les plus grands risques.
La suite de notre randonnée s'annonce difficile : une alternance de pierriers et de neige souillée par des cailloux et de la terre.
Le mental est indispensable pour entretenir le courage et la persévérance. En tant qu'instigateur de la randonnée, c'était à moi de trouver les mots justes pour motiver et rassurer Stéphane : " Tu peux y aller, aucun soucis, le terrain est stable et sécurisé. Aucun risque de glissage. Au pire, il y a un manteau neigeux suffisamment épais et moelleux pour amortir ta chute ..."
Nous arrivons au pied de la falaise. Pas de chance, elle est exposée côté Nord et nous avons donc le soleil en face de nous. Pas très facile de discerner l'éventuelle présence de la nacelle dans ces conditions.
Le silence qui règne dans la montage est inquiétant. Au loin, quelques rochers dégringolent , il me semble apercevoir des bouquetins gambader joyeusement sur la falaise.
Nous progressons de plus en plus difficilement dans une alternance de rochers, de terre et de blocs de neige. Je commence de plus en plus à me demander ce que je fais ici. Stéphane se demande également pourquoi il a eu cette idée folle de vouloir m'accompagner dans ma recherche.
Le zoom optique x12 de l'appareil photo 10 Mp permet de voir des détails invisibles à l'œil nu. Un rocher présente d'étranges nuances rouges et blanches. Après avoir cru dans un premier temps que c'était le parachute de la nacelle, je me suis plutôt orienté sur une autre hypothèse comme le sang laissé par un bouquetin éventré sur un rocher saillant. Pas très poétique mais assez réaliste.
La montage déploie sa langue de neige et d'éboulis sur le tapis beige et ramolli de la vallée. Toujours pas de trace de la nacelle . De toute façon, si celle-ci se trouve ensevelie, c'est probablement sous plusieurs tonnes de neige. Il aurait été plus judicieux d'emmener une pelleteuse plutôt que nos raquettes.

La mission devenant de plus en plus périlleuse, j'ai demandé à Stéphane s'il avait envie d'aller plus loin. Persuadé qu'il allait répondre par l'affirmative, j'avais prévu alors de lui demander de continuer seul en prétextant que je devais rester sur place pour continuer d'étudier le comportement des bouquetins. Manque de chance, il répondit par la négative. Le temps de poser mon sac à dos à terre pour prendre ma bouteille d'eau, Stéphane avait déjà pris ses jambes à son cou ( instinct de survie ) pour disparaître en direction de la vallée.

Petit jeu : Stéphane est quelque part sur la photo, le retrouverez vous ?

Réponse : voici un zoom optique x12 de la partie bas-droite du quart haut-gauche de la photo précédente ( j'ai mal à la tête tout d'un coup ).

Stéphane est encore caché sur la photo ( re-instinct de survie ), le trouverez vous à nouveau ?

Seul face à la falaise, il ne me restait plus qu'à mitrailler celle-ci avec mon appareil photo pour pouvoir étudier tranquillement les clichés de retour au lycée
Je me résigne à rebrousser chemin et repartir vers Stéphane. Si notre nacelle n'est pas accrochée à la falaise ou aux cornes d'un bouquetin, elle est probablement disloquée et éparpillée sous la neige. J'imagine la réaction des randonneurs cet été découvrant, ça et là, un camescope , un appareil photo numérique, un récepteur GPS. En France, nous sommes plus respectueux de l'environnement, ce sont les bouteilles de bière et les papiers gras que nous dispersons dans la nature. .

Une dernière vue de la falaise et des avalanches. Je comprends maintenant pourquoi Stéphane a regagné précipitamment la vallée : nous étions en train d'évoluer dans des couloirs d'avalanche où même les bouquetins n'osent pas s'aventurer.

Si je devais me retrouver sous une coulée de neige, j'espère que Stéphane aura la présence d'esprit de demander aux secouristes d'en profiter pour rechercher également la nacelle enfouie sous la neige.

Allez, un dernier effort. Je savais que nous n'étions qu'à quelques kilomètres seulement de Gstaad mais je ne m'attendais pas à croiser sur notre chemin le chalet de Johnny Halliday. Quel luxe ostentatoire ! Malgré la proposition insistante d'Adeline pour nous offrir une tasse de lait de bouquetin, nous préférons ne pas nous attarder et continuons notre chemin.

Pour finir sur une touche sérieuse, je remercie vivement Stéphane pour son aide technique et son soutien logistique dans le suivi et la récupération de la nacelle. L'année prochaine, c'est promis, nous ferons tout le nécessaire pour que la nacelle atterrisse dans son jardin !

Nouveau rebondissement : la nacelle se dévoile sur les photos

Une fois n'est pas coutume, je suis donc rentré chez moi bredouille. Avec pour seul et unique trophée, la carte SIM de mon appareil photo contenant les clichés que j'ai pris au pied de la falaise.

Il ne me restait plus qu'à passer à la loupe ces photos en espérant y découvrir un indice sur la présence de la nacelle.

Le fait d'utiliser un zoom optique x12 pour les photos augmente la résolution mais réduit considérablement le champ de vision, j'ai dû à cet effet prendre un grand nombre de clichés pour avoir une représentation fidèle et complète de la falaise.

Pour vous donner une idée de la puissance et de la supériorité d'un zoom optique sur un zoom numérique, je vous propose d'observer la photo suivante prise au cours de notre randonnée. Vous pouvez distinguer le chemin que nous avons emprunté. En effectuant un zoom ( numérique ) de l'image, il est possible de distinguer le véhicule que nous avons garé à proximité d'un chalet.

Voici ce que donne un agrandissement numérique du chalet et du véhicule.

Les limites du zoom numérique apparaissent clairement. Impossible d'obtenir des informations complémentaires : le véhicule est représenté par quelques pixels, ce qui ne permet même pas de donner sa couleur. Je n'ose même pas envisager de retrouver le type ou la marque. Quant à la plaque d’immatriculation .....

A présent, observons la même vue réalisée depuis le même endroit mais avec un zoom optique x12 . Les résultats sont éloquents. Remarquez au passage la réduction du champ de vision engendrée par l'utilisation du zoom. Cela vous donne une idée du nombre de clichés nécessaires pour réaliser une mosaïque de la photo originale sans zoom.

 

 

Deux photos à comparer valent mieux qu'un grand commentaire !

 

 

Pour finir, on peut même se permettre le luxe de pousser encore le zoom optique dans ses derniers retranchements.

Bon, pour en revenir à la nacelle, vous aurez compris qu'il était impossible de deviner sa présence sur la falaise sans faire appel à l'utilisation du zoom optique. J'ai donc utilisé l'appareil en mode rafale et réalisé pas moins de 400 photos de la falaise que j'ai étudié une par une .

Voici une des nombreuses photos de la falaise réalisée sans zoom numérique . Il est absolument impossible de distinguer la nacelle dans ces conditions de prise de vue.

J'ai donc étudié les photos réalisées avec zoom pour arriver sur la photo numéro 375 .... BINGO ! La nacelle était présente, seule et perdue dans la montagne.

La vue de la falaise mais avec utilisation d'un zoom optique

Avec le zoom optique poussé au maximum

Et avec l'utilisation d'un agrandissement numérique

Et c'est donc parti pour une nouvelle expédition prévue le samedi 24 Mai , soit un mois après le lâché du ballon stratosphérique.

Je m'étais déjà mis en condition et avais chaussé les raquettes ( pas facile pour conduire et encore moins pour prendre sa douche , je ne vous parle même pas de la difficulté rencontrée pour enfiler mes pantoufles ) quand soudain, un nouveau rebondissement !

Je suis contacté par mèl par Sébastien Perriard le lundi 19 Mai , ce radioamateur suisse m'annonce qu'il a pu prendre contact avec un pilote de l'office fédéral de l'aviation civile ( secours en montagne ) . Celui-ci a déjà fait une reconnaissance sur le terrain ce lundi et n'a pas pu intervenir suite à une météo défavorable.

C'est le vendredi 23 Mai, soit un jour avant la 3ème tentative prévue, que je reçois un coup de téléphone du pilote de l'hélicoptère m'annonçant que la nacelle a été récupérée le matin même !

 

Les photos de récupération de la nacelle : Vendredi 23 Mai 2008 ( Enfin !)

Et en hélicoptère, s'il vous plait !

Sympas nos amis Suisses ! Sébastien est allé chercher ma nacelle chez le pilote de l'hélicoptère à Fribourg et Emmanuel, le pilote de l'hélicoptère, m'a gravé un CD des photos de la récupération .

Pour la petite histoire, c'est José ( à gauche sur la photo ) qui, par le plus grand des hasards, a rencontré Emmanuel quelques semaines avant notre avis de recherche lancé sur le site des radioamateurs radiocom.org

Me voici parti dans le canton de Fribourg pour y retrouver ma nacelle.

Un GRAND MERCI à Sébastien ( à droite sur la photo ) et à l'équipe de l'office fédéral de l'aviation civile sans laquelle j'aurai encore perdu deux amis alpinistes dans la montagne . MERCI

Un message de la part des élèves de la classe de 2n05 à destination de nos amis suisses et radioamateurs . Vidéo WMV

 

Il aura donc fallu pas moins de 3 allers-retours soit 1500 km au total pour mettre enfin la main sur cette nacelle. Les tarifs du carburant affichés par cette station suisse semblent élevés car exprimés en CHF ( 1CHF = 0,61€ en Mai 2008 ).

Au rythme actuel de l'envolée du prix du pétrole, il est probable que les stations françaises afficheront dans quelques mois les même chiffres mais exprimés en Euros cette fois-ci ! Nous n'en sommes pas très loin.

Quitte à être totalement hors sujet, j'en profite pour vous communiquer la courbe de l'évolution du prix du diesel entre 1993 et ce jour. En tant que physicien qui se respecte, j'ai noté scrupuleusement à chaque plein de mon véhicule, le prix du litre de diesel. La courbe noire représente la valeur de la moyenne mobile.

 

Et pour finir en beauté dans le hors sujet, voici la photo d'une ferme rencontrée lors de mon escapade en Suisse.

Seriez-vous assez perspicace pour retrouver la date de réfection de la toiture ?

 

Retrouvons le thème directeur de cette page . Voici la nacelle avec sa chaîne de vol, en mauvais état, mais complète !

 

Une petite vue sur l'intérieur ... Tout est en place et en parfait état. Le matériel n'a pas souffert de son séjour prolongé dans les montagnes suisses.

 

 

Les photos enrégistrées par les appareils numériques

Comme les années précédentes, nous avons utilisé l'appareil kodak C300 d'une résolution de 3 Mpixels avec une carte SD de 1 Go et une prise de vue toutes les 12 secondes. Sur la photo de l'intérieur de la nacelle, on distingue de la gauche vers la droite :

- L'appareil photo permettant de réaliser des prises de vues plongeantes

- La maquette électronique de temporisation pour le déclenchement

- La maquette permettant la mise en forme du signal issu des sondes de température Pt 1000

- L'appareil photo permettant de réaliser des prises de vues sur l'horizon

- L'émetteur KIWI du CNES ( fréquence 137 950 Mhz ) pour la transmission des données .

 

La première photo a été prise à 13 h 50, à l'instant du décollage . La récupération de la nacelle et la visualisation des clichés nous ont permis de résoudre une énigme : quelques minutes avant le décollage, la nacelle avait commencé à prendre des clichés et on distingue nettement Francis Roch s'approcher de celle-ci pour aller placer des punaises dans une paire de chaussures rouges laissée malencontreusement par une élève distraite . Sacré Francis, toujours aussi farceur.

La photo enregistrée juste avant l'éclatement du ballon a été prise à 15 h 30 pour une altitude de 22 060 mètres.

Enfin, la dernière photo prise au moment de l'atterrissage sur les crêtes du mont Wistaithorn a été prise à 16 h 04. Ce qui donne une ascension d'une durée de 1 h 40 et une descente de 34 minutes seulement.

 

Photos prises avec vue sur l'horizon

Petite parenthèse ...

Le lycée des Haberges ( Vesoul ) a également effectué un lâché le Vendredi 23 Mai 2008, le jour de la récupération par hélicoptère de notre nacelle. Les photos récupérées sont magnifiques, la météo étant très favorable avec un ballon monté beaucoup plus haut ( à plus de 30 000 mètres ) . De plus, l'appareil photo était de meilleure qualité ( VIVICAM 5150 S ). Il va falloir penser à remplacer nos vieux Kodak !!

Pour information, le ballon a été lâché vers 19h d'où l'apparition du soleil bas sur l'horizon .

 

Photos prises avec vue plongeante

Contact

Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions concernant les thèmes développés sur le site :

florent.coulon@manipelec.com